« La fuite est pour les lâches, lis la suite avant que je me fâche » [Privé Pommy]

PS:

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« Pourquoi nier, dire que t'as a rien fait ? Arrête de me mentir ! Je sais ce que tu as fait ! Tout est de ta faute ! Tu es vraiment trop nulle ! Vas le dire à tout le monde, dit pas que t'as rien fait ! Égoïste et cruelle ! Lâche ! Tu es [...] »

M o n p e l a g e t r e m p é de sueur. Tout, tout me revient en tête. Je suis lâche, lâche, c'est incomparable. Je ne dois pas montrer ça à ma fille, je dois prendre un semblant de fierté. Comme chaque jour. C'est répétitif, épuisant, mais je dois le faire pour elle, car il ne me reste plus rien. Il y a bien mes deux cousines et leurs compagnons et le mien, mes trois nièces et mon neveu, mais qui, qui pour me comprendre ? Mon chaton, qui vient de découvrir la vie ? Non, je ne dois pas l'embêter avec mes soucis, je dois lui apprendre ce qu'est la vie, qu'elle se prépare à tout, même à ce que moi je la trahisse. Qu'elle ne fasse pas confiance. On fini toujours par être trahi ou pas trahir, il faut voir la chose dans tout ses angles, au millimètre près. Les angles morts ? Pff, vous me faites bien rire. Dites vous que la vie n'est pas un carré; c'est un cercle trouble, qu'il faut débarasser de ces saletés pour y voir clair.

Petite Pomme

« Paf, prend ça le renard ! »

Je reconnu immédiatement ma fille et sa voix aux tendances aiguës. Elle avait une pointe d'amusement dans son cri, je me doutais donc qu'elle poursuivait simplement un renard imaginaire jusqu'au bord de notre territoire. Je sortais donc de ma tanière en prenant garde de ne pas marcher sur l'un des membres de mon compagnon toujours ensommeillé. Le soleil se levait à peine, il était donc curieux que Petite Pomme soit déjà réveillée, bien que ce soit possible, étant donné qu'elle était matinale - même pour un chaton. J'avais eu une courte nuit hier, les chances était donc infimes que je me lève avant elle. Je vis sa petite queue grise et blanche se lever fièrement vers le ciel, et elle couru vers moi, ses yeux ambrés brillants.

Petite Pomme

« Maman, maman, j'ai chassé un renard !! », s'écria t-elle.

Encore un de ces jeux naïfs. Ce n'était qu'un chaton, après tout. Je me forçais de sourire, oubliant le cauchemar de cette nuit, et je m'asseyais, enroulant ma queue autour de moi. Je léchais mes coussinets, encore irrité de la chasse que j'avais faite hier, toute seule, qui avait tourné au drame; le compagnon de Pelage de Frêne, la plus jeune de mes cousines, en voulant rattraper un écureuil, m'a bousculé et j'ai pu goûté - ou du moins mes pattes - aux orties. La blessure avait cicatriser, mais menaçait de se réouvrir. Peu importe, ce n'est pas une simple blessure qui allait m'empêcher de m'entraîner ou d'entraîner ma brave fille.

Effluves de Cannelle

« Bien joué. » Autant la laisser dans ses jeux de chatons. « Tu veux que je t'apprenne à en combattre un ? Car le chasser, c'est bien, mais n'oublie pas que la pitié est un sentiment encore pire que la peur. »

Le pelage roux de tous ces renards qui tournaient autour de moi me rendait folle. Un grand museau, des poils oranges, et des yeux... Tellement meurtriers et sans coeur. Comment de telles bêtes pouvaient exister ? De véritables démons. Soudain, je sautais sur l'un d'eux, le plus proche et le plus faible. Je m'accrochai à lui sur dos, et pendant un instant, j'eus la gueule libre pour crier de joie « Paf, prend ça le renard ! ». Alors que plus je le mordais, plus il faiblissait, je sentis une ombre sur moi et mon adversaire. Aussitôt, je le lâchais, et il disparut d'un coup. Mais je me précipitais pour poursuivre la queue de ma mère, qui était venue m'interrompre. Je savais bien qu'elle n'aimait pas ces jeux, et je ne comprenais pas pourquoi. Puisque la vie nous permet de nous amuser, pourquoi ne pas le faire ? Mais pour une fois, elle me félicita, et je me redressai, toute fière. Ma mère était contente, rien d'autre ne comptait. Mais juste après, elle me fit une proposition qui me fit sauter de joie : Chasser le renard ! Je lui répondais vite positivement et me baissai en courbant les pattes pour prendre un semblant de position de chasseur.
-Apprends-moi !

P

etite Pomme

, après ma proposition, se mit à sautiller de joie. Tout en courbant les pattes pour faire un semblant de la position du chasseur de rongeur, elle s'exclama:

Petite Pomme

« Apprends-moi ! »

Ses yeux ambrés pétillaient d'excitation, bien qu'elle essayait de le cacher. Une souris borgne l'aurait vu! Je me retenais d'éclater de rire face à son envie d'apprendre. Quand j'étais jeune, je n'avais pas vraiment envie. Je me combattais très bien toute seule, j'avais même chassé deux renardeaux lorsque j'étais apprentie. C'était un bel exploit, je dois dire, mais à ce moment là, je n'avais pas le choix étant donné que j'étais seule contre la nature, jusqu'à temps que je rencontre mon compagnon.
Je me levais, et, ma queue bien haute, je déclarais, malicieuse:

Effluves de Cannelle

« Eh bien? Qu'est ce que tu fais encore là? Tu devrais déjà être à la Plaine des Lièvres ! »

Je me mis à trottiner doucement pour qu'elle puisse rester sur mes coussinets, et je me dirigeais vers l'Ouest pour aller dans la plaine.

En riant de hâte, je courais sur les sentiers qui nous menaient à l'endroit tant chéri par les renards. En arrivant là-bas, aussitôt, je me baissais. Furtivement, je rampais près de leurs tanières. Mais soudain, le doute m'assaillit. Me tournant vers ma mère, je la regardai fixement. Y'avait-il un problème ? Même si elle savait aussi bien ou mieux que moi cacher ses inquiétudes, celle-là, je ne la ratais pas. La regardant avec un air curieux, je fis de ma petite voix fière et aiguë :
-Effluves de Cannelle, que se passe-t-il ? Tu n'es donc pas attentive ? Y'a-t-il donc quelque chose de plus important que la chasse aux renards en ton coeur ?